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Le Tango argentino

(Tango argentin)

Origine

En 1810, l’Argentine est devenue indépendante. Ses esclaves noirs sont libérés, ses provinces sont unifiées. Sa capitale est Buenos Aires. Elle se dote d’ailleurs d’une constitution fédérale en 1880.

Elle veut assurer son développement économique et pour cela fait appel dès 1870 à une immigration européenne qui va entrainer l’arrivée, dans le port de sa capitale, de plusieurs millions de personnes, surtout italiens et espagnols mais aussi allemands, français, slaves… qui rêvent de faire fortune. La plupart vont vite perdre leurs illusions et seront obligés de se mêler à la population locale miséreuse en s’entassant dans des conventillos (immeubles délabrés) sur les rives marécageuses du Rio de la Plata.

Désœuvrés, tout ce petit monde se réunit au coin des rues ou dans les patios des conventillos et improvisent d’humbles petits bals. Quelques instruments de musique, flute, guitare, mandoline… rythment des mélanges de pas de danses diverses comme la Habanera cubaine, le tango andalou, le candombé africain, la contredanse française, la polka, le folklore tzigane et yiddish, la canzione italienne… C’est ainsi que nait, entre 1870 et 1890, une nouvelle danse populaire métissée, qui fait suite à la payada, spécifiquement argentine : la milonga qui dans les années 1890 – 1900 donnera naissance au tango argentino.

Caractéristiques

Le tango argentino est une danse contrastée qui transcende les différentes émotions qu’expriment les danseurs, que ce soit la passion brute, une tendresse infinie, des gestes de domination ou de soumission mais toujours dans la séduction.

Elle mélange la rudesse des bas-fonds de ses origines à la délicatesse de la haute société.

Le tango argentino évolue en permanence et il n’est pas rare de trouver des enseignements différents en fonction des écoles.

Cela nécessite pour un danseur de connaitre au minimum les grands principes (techniques, figures…) mis en œuvre par les écoles principales pour pouvoir entraîner sur la piste n’importe quelle partenaire formée dans n’importe quelle école.

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Le tango argentin est avant tout une danse ou l’on marche beaucoup, en avant, en arrière, normalement ou en spirale, avec des techniques diverses (pointés, croisés…). Le maintien de la danseuse (abrazo) peut être effectué de plusieurs façons, ouvert, semi-fermé ou fermé avec des positions de corps et de mains différentes, permettant d’effectuer des figures selon le style désiré.

 

Le tango argentino est une danse belle à voir et bien sûr, à danser, où la danseuse peut donner l’impression de taquiner son partenaire, partenaire qui garde cependant toujours le contrôle. Ces jeux fluides entre les partenaires font parfois qualifier le tango argentino de danse sensuelle. Mais comme pour la Bachata ou la Kizomba (voir onglets), la force de la sensualité dégagée est d’abord liée à une technique parfaitement maitrisée.

Ainsi la danseuse va virevolter autour de son danseur, n’hésitant pas à « caresser » au passage la jambe de celui-ci avec son pied (caricias). On peut y voir parfois une provocation de la danseuse qui « essuie » son pied sur le pantalon du danseur (lustrada) mais cela est avant tout obtenu par un guidage précis du danseur, avec des balayages (barrida ou llevada) ou des poussées (castigada ou empujada) voire des accroches (enganche) ajustés, qui permettent la réalisation de fouettés (latigazo), de crochets (gancho), d’enroulés (enrosque) ou de glissements circulaires (planéo) et plus encore.

Santé

Cette danse est excellente pour l’équilibre physique du corps, propice à le garder en bonne santé. Les multiples et quelquefois complexes déplacements qu’elle met en œuvre fait travailler et améliore son sens de l’équilibre et de sa relation avec l’environnement.

Les principes de dissociation entre le haut et le bas du corps, associés aux fréquentes rotations, renforce la souplesse naturelle du corps.

Excellent à tous les âges, le tango argentino apporte un bienfait physiologique et surtout psychologique à travers la réalisation de figures qui s’appuient sur une musique mélangeant douceur, rythme et chaleur latine.

Musique

Il n’y a pas de véritables différences techniques entre la musique du tango classique ou moderne et celle du tango argentino. Les danseurs choisiront plutôt une musique plus souple, plus enlevée et moins rapide que celle habituellement utilisée en tango moderne, plus marquée rythmiquement et plus adaptée aux figures de cette danse.

L’âge d’or de cette musique se situe dans la période 1940 - 1955, la plus riche au niveau artistique, avec de nombreux orchestres dont on peut parfois retrouver encore aujourd’hui les meilleurs morceaux (Angel d’Agostino, Juan d’Arienzo, Rodolfo Biagi, Miguel Calo, Edgardo Donato, Alfredo Gobbi, Osvaldo Pugliese, Ricardo Tanturi, Anibal Troilo, pour n’en citer que quelques-uns).


La musique est écrite à quatre temps (mesure 4/4) avec, le plus souvent, la noire comme unité de temps. Elle est construite sur deux sections plus une coda (facultative).

Le tempo du tango argentino est modéré alors que la milonga conserve un tempo un peu plus vif.

La phrase musicale est exprimée en deux mesures (de 4 temps) et donc s'énonce sur 8 temps. 2 ou 3 thèmes différents peuvent se succéder dans un même tango argentino.

Pas de base

La tango argentino est une danse basée sur la marche et donc avec de nombreux mouvements de jambes et de pieds.

Le pas de base (paso basico) se réalise avec 6 pas (8 ou 12 temps). Il se décompose en deux parties de 3 pas (6 ou 4 temps), entre lesquelles les danseurs peuvent insérer d’autres mouvements, déplacements et/ou figures.

Le tango argentino dispose d’une grande liberté d’interprétation, chaque figure pouvant être réalisée de plusieurs façons, avec un nombre de temps différent, comme pour le pas de base. Il est donc possible de danser différemment les mêmes figures sur la musique, en fonction de son ressenti du moment.

 

Petit aparté sur le pas de la marche, qui se réalise sur un ou deux temps de la musique. Il nécessite 4 étapes (ici pour un pas de marche avant) : 1) un pied avance mais le corps reste posé sur l’autre pied ; 2) le corps avance et ramène son centre de gravité entre les deux pieds (stop légèrement marqué) ; 3) le corps avance à nouveau et transfère son poids sur le pied qui est en avant ; 4) le pied arrière avance et vient se rassembler à l’autre pied.

Il ne parait pas simple mais avec un peu de pratique il est intégré rapidement par le danseur et la danseuse. Il permet un déplacement dans le style pur du tango argentino à contrario des danseurs qui avancent leur corps en même temps que leur pied.

Figures de base

Pour réaliser des figures simples en tango argentino il suffira de rajouter des séquences différentes entre la première et la deuxième partie du pas de base.

La salida (sortie), les ocho (les huit) avec le huit avant (ocho adelante), le huit arrière (ocho atras) ou le huit coupé (ocho cortado) donnent déjà la possibilité de danser.

Ensuite, on peut rajouter des variantes et des types de déplacements différents (contre temps, pointes, pointes avec contre temps, chassés, balancements (cadencia), bascules (cunita), piqués (espadas)…

Enfin la réalisation des tours ou demi-tours à droite ou à gauche permettra d’évoluer vers d’autres figures.

Evolution

L’apprentissage est progressif et les figures complexes que l’on peut voir réalisées dans les bals, ne sont rien d’autres que la combinaison d’éléments de base, qui, s’ils ne sont pas tous simples, s’apprennent assez facilement et permettent d’évoluer sans difficulté sur une piste de danse parmi les tanguero et tanguera.

La seule limite à cette danse n’est que celle que le danseur (ou la danseuse) se donnera à lui-même.

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Bernard pour EASY DANSES STUDIO

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